Grâce à la crise, la formation professionnelle apparaît plus utile aux salariés

Le contexte d’incertitude lié à la crise entraîne un plus grand intérêt des actifs envers la formation professionnelle, révèle le Baromètre de la formation et de l’emploi de Centre Inffo, publié mercredi 10 février. Près d’un actif sur deux (48%) souhaite suivre une formation dans les douze prochains mois.

« La crise a profondément modifié le regard des actifs sur la formation, avec un regard accru sur son utilité » : telle est la conclusion de Julie Gaillot, directrice du pôle Society chez CSA, l’institut de sondage qui a réalisé la deuxième édition du Baromètre de la formation et de l’emploi pour Centre Inffo, publié mercredi 10 février.

Pour cette enquête de l’association sous tutelle du ministère chargé de la formation professionnelle, 1 626 actifs français (en emploi ou chômeurs ayant déjà travaillé) ont été interrogés du 14 au 21 janvier.

Le contexte d’incertitude du marché du travail a érodé la confiance des actifs dans leur avenir professionnel : 68 % des personnes interrogées affirment avoir confiance en leur avenir, contre 75 % début 2020.

Quête de sens

L’instabilité les incite à se former : « On remarque une réelle importance de l’agilité et de l’acquisition de nouvelles compétences », indique Julie Gaillot. Près d’un actif sur deux (48%) souhaite suivre une formation dans les douze prochains mois, pour pallier l’évolution de leurs métiers, dont 62 % ont une idée précise de la formation qu’ils souhaitent suivre.

Pour 88 % d’entre eux, la formation est une nécessité pour conserver son employabilité tandis que 49 % envisagent de changer d’emploi, et ce chiffre est d’autant plus fort chez les femmes et les jeunes. « Ils ont compris que les métiers changeaient vite, donc ils cherchent à s’enrichir par la formation », souligne Bruno Lucas, le délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle au ministère du travail. Ainsi, 47 % des actifs préparent ou envisagent une reconversion, et un sondé sur cinq en prépare une actuellement.

La crise nourrit également la quête de sens. “La première motivation du recyclage professionnel est de travailler à proximité de cette valeur.”, A déclaré Julie Gaillot.les jeunes “Si vous n’êtes pas satisfait de ce que vous faites, n’hésitez pas à changer d’emploi.”Patrice Guézou, PDG du Centre Inffo, ajoute: Quatre-vingt-six pour cent des personnes tentées de se recycler souhaitent exercer un métier proche de leurs valeurs. C’est bien plus que ceux qui souhaitent améliorer leur aptitude à l’emploi et leur rémunération (57%).

Article du Monde